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Différence de désir dans le couple: est-ce la fin du monde ?

  • Photo du rédacteur: Allyson Houle
    Allyson Houle
  • 1 avr.
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 5 jours

La différence de désir est un phénomène commun, vécu par de nombreuses personnes. Elle ne signifie toutefois pas l’arrêt des activités sexuelles et peut même être surmontée ! 


La différence de désir : ça implique quoi ? 

C’est une réalité à laquelle de nombreux couples font face. Il s’agit même d’un des motifs de consultation les plus fréquents en thérapie de couple. En effet, le désir sexuel de chaque individu fluctue dans le temps et selon le contexte dans lequel on évolue. La routine, la charge mentale, la vie scolaire, les responsabilités parentales, etc., sont quelques exemples qui peuvent expliquer, partiellement ou complètement, la fluctuation du désir sexuel. Il est donc normal d’observer, dans une relation à long terme, la présence d’un ou d’une partenaire avec plus de désir et d’un ou d’une partenaire avec moins de désir. Cela peut amener des effets sur l’un.e comme l’autre partenaire. 


D’une part, si vous vous identifiez en tant que partenaire avec le plus de désir,  vous pouvez faire face au refus de l’autre. S’ajoute à cela l’impression d’être indésirable, impuissant.e et cela peut créer une certaine frustration. D’un autre côté, si vous êtes le ou la partenaire avec moins de désir, vous vivez probablement avec le fait de devoir refuser les avances de l’autre, de lui déplaire ou encore de le ou la blesser. Vous pouvez aussi ressentir de la culpabilité, du stress, voire une frustration à devoir toujours réitérer votre refus. Tous ces éléments peuvent faire partie de la dynamique de la différence de désir, mais ceux-ci ne signifient pas l’arrêt d’une vie sexuelle épanouie ! 


Que faire lorsque la différence prend trop de place ? 

Si la différence de désir est présente depuis un certain moment dans votre vie sexuelle ou que celle-ci impacte négativement votre relation de couple, ne perdez pas espoir. La première étape est d’identifier votre rôle et d’en parler avec votre partenaire. En effet, la communication est le premier pas pour mieux accepter la différence de désir, et, par le fait même, la surmonter ensemble. De plus, parler de ce défi de façon transparente peut réduire la culpabilité et aider le couple à tendre vers une sexualité satisfaisante pour toustes. 


  • Quand le désir est plus fort 

Le principal défi que le ou la partenaire avec le plus de désir est souvent l’impression de rejet ou le refus de l’autre face aux avances qui sont faites. Ainsi, considérer le refus de façon impersonnelle et se mettre à la place de l’autre peut être une bonne façon d’en diminuer les impacts négatifs sur la relation. En effet, votre partenaire refuse l’activité sexuelle, mais ne vous rejette pas vous. Est-ce le bon moment ou le bon contexte ? L’approchez-vous de la bonne manière ? Peu importe les raisons du refus, être à l’écoute de l’autre vous permettra de mieux le ou la comprendre et d’être en mesure d’adapter vos avances aux besoins et préférences de votre partenaire.


  • Quand on éprouve moins de désir  

Bien que cela peut être difficile et vous faire vivre différentes émotions, il est important de continuer à mettre vos limites et vous respecter. Un élément important qui peut améliorer la relation de couple et diminuer les impacts de la différence de désir se trouve dans la manière de refuser. Le faites-vous respectueusement ? Dites-vous « non » à tous les actes intimes, par peur de devoir refuser une activité sexuelle ? Faites-vous parfois les premiers pas lorsque vous en ressentez l’envie ou vous avez peur de vous faire rejeter à votre tour ? Savez-vous comment mettre fin, à tout moment, à une activité sexuelle ? On recommande de parler au « je », de manière douce, tout en reconnaissant les besoins de l’autre (ex. : « Je comprends/vois que tu as ce besoin, mais je ne suis pas à l’aise en ce moment » ou encore « Merci de partager ce besoin avec moi, mais je préfère attendre un autre moment ») afin que le refus soit perçu d’une manière moins négative. On peut aussi offrir une alternative aux activités sexuelles en proposant des expériences qui mettent de l’avant la connexion ou un moment intime peut être une façon de créer un compromis, sans pression de sexualité (ex. : regarder la télévision en se collant, prendre une marche ensemble, cuisiner en couple, donner ou recevoir un massage non érotique, etc.)


L’important : la communication et le respect 

Les éléments les plus importants à retenir lorsque vous vivez une différence de désir sont : 1)  communiquer et 2) respecter le niveau de désir de chacun.e. En effet, une sexualité positive et épanouie en est une où chacun.e se sent respecté.e dans ses désirs et où tout le monde est pris en considération. On le rappelle : la différence de désir est une réalité normale auquel plusieurs couples font face au courant de leur relation. Et, surtout, celle-ci n’est pas insurmontable ! 


Si vous ressentez le besoin d’en parler à un⋅e professionnel⋅le, n’hésitez pas à prendre rendez-vous avec un⋅e de nos sexologues.


Par Allyson Houle, stagiaire en sexologie Édité par Myriam Daguzan-Bernier, sexologue B.A.





Sources

Vowels, M. J., Mark, K. P., Vowels, L. M. et Wood, N. D. (2018). Using spectral and cross-spectral analysis to identify patterns and synchrony in couples’ sexual desire. PLoSone, 13(10), e0205330. https://doi.org/10.31234/OSF.IO/86U7B 


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